Une production d’élèves dans le cadre de l’AP en Français

par Christine GROUFFAL

Un travail d’élève effectué dans le cadre de l’AP en Français en seconde 4. Tous les élèves avaient à rédiger une nouvelle à chute et ce texte correspond au texte le mieux réussi (il ne comporte pas de titre).

"J’avais rencontré Marcel il y a une dizaine d’années lors d’une exposition dédiée aux oeuvres d’Andy Warhol. Cela avait été un coup de foudre alors, quelques mois plus tard, nous nous mîmes ensemble après avoir fait plus ample connaissance.
Plus tard nous nous mariâmes. Nous nous installâmes ensemble dans une petite maison qui se situait dans un village à la campagne. C’était Marcel qui avait insisté. Quelques années plus tard, nous étions devenus parents de deux jumeaux. Nous vivions une vie tranquille, sans grands soucis, avec nos enfants qui grandissaient. Nous arrivions à jongler avec nos métiers respectifs, notre vie de famille et notre amour qui était intact, comme le jour de notre premier rendez-vous, jusqu’à ce fameux jour qui allait bouleverser nos vies.
La nuit était tombée depuis longtemps ce soir-là et Marcel n’était toujours pas rentré du travail ; toutefois je ne m’inquiétais pas car je savais que parfois il rentrait tard. Tout à coup le téléphone sonna, j’allai répondre :
  « oui ? demandai-je, le sourire aux lèvres.
  Bonsoir, pourrais-je m’entretenir avec Madame Guillon ? demanda un homme.
  C’est moi-même !
  Très bien. Je suis infirmier, je vous appelle de l’hôpital, j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer.
  Que se passe-t-il ?
  Votre mari vient d’être admis au bloc opératoire suite à un accident de voiture très grave et il y a malheureusement très peu de chances qu’il survive.
  C’est une catastrophe ! Est-il possible de le voir tout de suite ? demandai-je affolée.
  Pour le moment c’est impossible mais plus tard si un docteur vous en donne la permission vous pourrez y aller.
  Très bien Monsieur. Je vous en supplie, faîtes quelque chose pour qu’il reste en vie, que je puisse le revoir, l’embrasser, lui dire des mots doux ! lui répondis-je en sanglots.
  Nous ferons notre possible, Madame, au revoir. »
Comment cela pouvait-il être possible . Peut-être qu’il avait bu ? Pourtant cela ne lui ressemblait pas… et dire que je ne pourrai peut-être plus jamais lui dire « je t’aime » !

Quand je me levai ce matin-là , Marcel n’était déjà plus à mes côtés. J’étais de très bonne humeur. Je sortis de notre chambre et je rejoignis les enfants qui étaient déjà à table. Nous passâmes une très bonne journée tous les trois. Jusqu’au soir.
Après le coup de téléphone, j’étais allée réveiller les jumeaux et leur avais expliqué la situation. En arrivant devant l’hôpital, je pris une grande inspiration et me dirigeai vers la femme qui se trouvait à l’accueil. J’allai ensuite dans la salle d’attente avec les enfants. A côté de nous, une femme pleurait elle aussi.
Peu de temps après le médecin entra dans la salle où j’attendais :
 « Bonsoir, laquelle d’entre vous est la femme de Monsieur Guillon Richard ?
  C’est moi répondis-je en même temps que la jeune femme assise à côté de moi.
  C’est impossible ! Laquelle est donc sa femme ?
  Moi, répondis-je, impatiente de savoir dans quel état était mon mari.
  Je suis navré mais Monsieur Guillon n’a pas survécu à l’opération. »
Il venait de nous quitter. Nous éclatâmes tous en sanglots. Puis la femme à mes côtés se tourna et me dit :
« Mon mari s’appelle Marcel Richard.
  Le mien s’appelle Marcel Guillon. »
Il m’avait donc menti pendant tout ce temps, toutes ces années, il avait une autre femme, une autre famille. Il menait une double vie. "

Atale Grâce et Sèmeria Maxine, Seconde 4.